“LE 8 MAI, C’EST LA VICTOIRE DES TRAVAILLEURS.”

Le 8 Mai, Benoit Tirmarche, tête de liste du collectif, a profité de son heure de sortie quotidienne pour rendre hommage, en notre nom, à toutes nos héroïnes et héros, femmes et hommes du peuple pour l’essentiel, morts durant ce conflit. C’est ce que célèbre le 8 mai : la victoire. Et ce qu’il annonce : les jours heureux. C’est dans les traces du Conseil National de la Résistance que nous nous inscrivons.

Cette année, les commémorations des 75 ans de la victoire contre le nazisme ont été réduites à peau de chagrin, confinement oblige. À l’heure où le gouvernement ne cesse de reprendre à son compte les expressions “Conseil National de la Résistance” ou “les Jours Heureux”, Pierre Charret, Résistant, et membre du collectif, nous rappelle dans une vidéo qu’il s’agit d’une victoire des travailleurs, et que la crise accélère le démantèlement des acquis et des institutions qui en sont issues.

Le discours de Pierre Charret :

Ce micro, je le prends pour célébrer, comme vous m’y avez invité, le 8 Mai, le 75ème anniversaire de la Victoire sur le nazisme qui ne sera pas marqué cette année par des cérémonies en raison du confinement. Mais qui sera quand même marqué par les organisations d’anciens combattants en particulier et à ce sujet, je vous ai transmis déjà le communiqué de l’UFAC (l’Union Française des Anciens Combattants) qui chaque année préside à ces cérémonies par son communiqué national. Je vous laisse le soin de le publier. Mais cette commémoration, nous n’entendons pas l’oublier. Le 8 Mai 1945, à Berlin, les alliés imposaient la capitulation à l’Allemagne hitlérienne. La France était présente gràce à la Résistance pour une bonne part qui avait su se rassembler le 27 Mai 1943 avec Jean Moulin rejoignant les forces françaises libres du Général de Gaulle. Cette guerre mondiale provoquée par Hitler avait coûté cher aux peuples. Plus de 50 millions de morts dont plus de la moitié de civils, particulièrement dans les pays où s’étaient déroulés les combats. Et 10 millions de déportés, parmi lesquels 6 millions de Juifs, de Tziganes et autres « sous-hommes » comme les hitlériens les appelaient, des « races inférieures ». Cette victoire, nous l’espérions, devait mettre fin aux idéologies racistes, de haines dominatrices et devait assurer la paix, ouvrir la voie aussi aux décolonisations pour ces peuples qui avaient apporté leur part à la victoire sur le nazisme. Nous pensions que cette victoire assurerait la paix et pour tous les peuples aussi la voie du progrès.

En France, le Conseil National de la Résistance, le CNR, avec ses FFI, ses volontaires, avec son aide apportée au succès du débarquement et de la Libération, allait apporter encore après la Libération, des centaines de milliers de volontaires résistants engagés pour la durée de la guerre, pour la poursuivre jusqu’à Berlin avec la première armée du Général Delattre et la deuxième DB du Général Leclerc qui avait débarqué.

Le Conseil National de la Résistance promettait aussi dans son programme des jours heureux, c’était son titre, pour l’après Libération. Centré sur l’intérêt général primant sur les intérêts particuliers, il entendait reprendre aux grands patrons collabos le contrôle de l’économie avec les nationalisations, la création de grands services publics, la Poste, l’Energie, la SNCF, la libération de la presse et j’en passe. Il ouvrait la voie à des avancées sociales durables avec un nouveau code du travail, des retraites, la sécurité sociale gérée par les assurés, l’hôpital public avec les moyens qu’il faut pour qu’il puisse répondre aux besoins de santé de la population, l’Education Nationale, une fonction publique digne et assurée aussi pour faire face à tous ces besoins.

Or, depuis des années, avec le démantèlement, ouvertement revendiqué par le patron Kessler il y a déjà longtemps, nié maintenant mais poursuivi pourtant depuis par les gouvernements successifs, et aggravé encore par la crise actuelle et son traitement, ce programme a été mis à mal.

Et on mesure aujourd’hui les dégâts et les conséquences. Il faut défendre et développer cet héritage de la Résistance et de la Victoire de 1945 qui promettait au monde avec la création de l’Organisation des Nations Unies une paix indispensable à l’épanouissement des peuples. 75 ans après, fidèles aux combats des Résistants et des Alliés, nous devons consolider cette ONU, cette Organisation des Nations Unies pour qu’elle puisse répondre à ses objectifs : mettre fin aux conflits et aux menaces hégémoniques, à la course aux armements, à commencer par l’interdiction des armes atomiques et du commerce des armes. Et consacrer nos ressources et toutes ces économies qu’on peut faire, pour faire face aux nouveaux défis écologiques et environnementaux dans une indispensable coopération des peuples, solidaires et fraternels. Voilà les réflexions qui nous motivent pour marquer la mémoire du 8 Mai 1945 à Wasquehal comme partout où nos monuments aux morts témoignent et rappellent le terrible tribut payé par la population.

Le message de l’UFAC nous y appelle, je vous l’ai remis.

Je n’ai pas pu réglé mon intervention à la mémoire de la Résistance de Wasquehal, le temps nous manquerait pour cela. Il est évident qu’à Wasquehal comme partout dans le monde on commémore, on commémorera je l’espère avec toute l’importance qu’il mérite ce 75ème anniversaire.

Le message de l’UFAC.